Manuarii Bonnefin anime l’atelier montage vidéo, dont plusieurs sessions sont organisées durant la semaine du festival. L’idée : donner des astuces de montage mais aussi expliquer l’importance du métier et l’ampleur des connaissances que doit avoir un monteur.
« Qui a déjà fait du montage ? » interroge Manuarii Bonnefin pour commencer son atelier montage vidéo. Certains racontent leur expérience, principalement d’amateur, pour des vidéos de vacances ou de copains, d’autres avouent leur totale ignorance. Et tout de suite, on rentre dans le vif du sujet : « qui peut me décrire ce que c’est que le montage ? » Une association de séquences vidéo et sons. « Pourquoi fait-on du montage ? » Pour raconter une histoire. « Pour moi, la vidéo est un métier de magicien, tu peux rendre les choses moches, belles, et inversement. C’est au montage que vous créez l’histoire », explique Manuarii. Il donne les premiers conseils : « Il faut localiser le spectateur en montrant le lieu. Ensuite, on répond aux questions : qui, quoi. C’est tout bête mais un enchainement, c’est comme ça. » Il part ensuite sur les notions vidéo : logiciel, différence de vitesse, étalonnage, transitions, les formats, les tailles de l’image, le nombre de pixels, ce qui est compatible avec quoi. Il écrit au tableau, fait des dessins, des schémas, efface et recommence. Compression, encodage, vitesse… « Alors, je vais synthétiser mon langage égyptien », rigole-t-il en voyant le tableau rempli de hiéroglyphes. Les stagiaires du jour n’hésitent pas à poser des questions, ils veulent tout comprendre et tout savoir. Certains partagent les problèmes techniques auxquels ils ont été confrontés, souhaitant avoir des réponses sur ce qui c’était alors passé. Manuarii répond et refait des dessins et des schémas. « Vous allez être des pros après ! » Tous rigolent.
Manuarii Bonnefin, autodidacte de l’audiovisuel, est le fondateur et gérant d’une société de production Fenua Image. Il travaille aussi bien derrière la caméra que devant. Il a créé Méga la blague, des épisodes de deux minutes, qui en sont aujourd’hui à leur sixième saison (entre 70 et 90 épisodes par saison). Il a également joué sur scène dans des pièces de théâtre : Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare et Le malade imaginaire de Molière. Il a participé aux séries Al Dorsey et PK0 en tant que comédien et aux projets comme L’île de la vérité ainsi que sur des projets culturels locaux et étrangers en tant que technicien. Cette passion est née alors qu’il était petit et que sa famille faisait face à des soucis financiers. Quand l’électricité était coupée, il passait son temps avec son frère à inventer la fin des dessins animées qu’ils avaient vus ensemble ou dans le jardin à se raconter des histoires. Et puis c’est en jouant un petit rôle dans un film qu’il a le goût de passer de l’autre côté de la caméra. Il cumule les stages. Il fait même le ménage en contrepartie d’une formation dans une boîte de production ! « J’étais motivé parce que j’adorai ça. J’ai tout appris sur le terrain. » Lors de son atelier, Manuarii a beaucoup insisté sur le travail d’équipe. Personne n’arrive à tenir très longtemps tout seul. Les idées doivent se mélanger pour se confronter et s’enrichir. Parmi les participants, Brice participait à un atelier du FIFO pour la première fois : « Je ne m’y connais pas du tout en montage et j’essaie de me lancer. C’est une découverte pour moi. Je trouve ça bien, il faut communiquer pour que les jeunes viennent. » Nanou a trouvé l’atelier « très enrichissant » : « J’ai déjà touché à la vidéo, au montage. J’ai envie de travailler dans ce secteur. Il y a deux ans, j’avais déjà participé au même atelier. Ça donne envie ! Ça fait rêver ! Et puis, on a l’impression que c’est accessible, qu’en pratiquant, on peut y arriver. » L’atelier montage vidéo est programmé tous les jours jusqu’à samedi.
Lucie Rabréaud / FIFO 2020