Comme chaque année, c’est la jeunesse qui ouvre la semaine du Festival international du film documentaire océanien. Entre les ateliers, les rencontres, les projections des films, le programme est dense et les élèves ne s’ennuient pas un seul instant.

Une partie de la classe de troisième du collège Maco Tevane est assise sagement dans la salle Mato de la Maison de la culture pour l’atelier écriture de scénario. Déjà, ils commencent à réfléchir à leur futur scénario. L’objectif est clair : « Nous préparons le Heiva Taure’a en mars et nous devons monter une vidéo de présentation du spectacle ou de l’établissement », explique Tunutu, la professeure qui les accompagne. Sydélia Guirao, l’animatrice de l’atelier, leur demande de lui raconter l’histoire. Les mots sont hésitants, il y a des rires, un peu de gêne… Mais très vite, il faut se mettre au travail et reprendre son sérieux. « Je veux que vous notiez les noms des personnages et me donner leur objectif, leur motivation, leur passé et l’enjeu. » Les discussions s’amorcent entre les élèves qui se mettent à remplir leur feuille des premières réponses. Dans la salle Muriavai, des rencontres avaient lieu toute la journée avec des professionnels : ingénieur du son, journaliste, monteur, réalisateur, producteur. Décrire les métiers, parler de ses journées de travail, répondre aux questions des élèves, les spécialistes décrivent leur savoir-faire. Dans la salle à côté, plusieurs élèves sont devant des ordinateurs, écoutant avec attention Toarii Pouira, l’animateur de l’atelier 3D. « Vous savez ce que c’est la 3D ? » demande-t-il. Quelques oui, quelques non, personne n’ose donner une réponse. « La 3D consiste à modéliser la hauteur, la largeur et la profondeur. C’est la base, il faut penser à ces trois axes. »

Toarii demande s’ils savent écrire un scénario. Grâce à des productions qu’ils connaissent, il détaille le schéma narratif des films. Ici aussi les élèves ont un objectif très clair : « Ils préparent l’EPI cinéma (enseignements pratiques interdisciplinaires). Ils viennent ici se ressourcer et créer leur propre film », explique Katia, une des professeurs de l’équipe pédagogique qui les encadre. Deux classes du collège Henri Hiro sont présentes sur le Fifo aujourd’hui et se sont réparties sur les ateliers et les rencontres pour engranger un maximum d’informations et de connaissances. « Ce sera aussi une épreuve orale au DNB pour eux. C’est une première donc ils y vont en tâtonnant mais ils connaissent déjà le vocabulaire cinématographique : le cadrage, la composition de l’image… » Cet après-midi, ils profiteront du programme de projections. « Le Fifo est très intéressant et important pour notre jeunesse. C’est une fois par an, il faut donc en profiter ! Ils étaient enthousiastes à l’idée de venir. J’ai même quelques élèves qui sont là alors qu’ils sont souvent absents quand il s’agit d’aller en classe. Les documentaires qu’ils vont voir parlent de chez eux », apprécie Katia. Justement, dans le Grand théâtre, les élèves rient et commentent à voix basse le documentaire « Rurutu, terre de umuai ». Les yeux sont étonnés et ravis de voir la tradition d’une des îles de la Polynésie française mise en avant. « Plein de choses nous ont marqué ! avouent Oven et Hinenaonui, à la sortie de la projection. On ne connaissait pas cette tradition du umuai. A Tahiti, ça n’existe pas. » Ces deux élèves du lycée de Taravao sont heureux d’être venus jusqu’à Papeete spécialement pour cette journée du Fifo. « On voit des documentaires sur la Polynésie, sur nous, on apprend des choses de chez nous. C’est super ! » La journée des scolaires au Fifo, c’est un programme spécialement concocté pour eux rempli de découvertes !

 

Lucie Rabréaud / FIFO 2020