Dix élèves du lycée Teanui Le Gayic de Papara et du lycée Gauguin à Papeete ont participé au cinquième marathon d’écriture du FIFO ce mercredi. Leur objectif : écrire le scénario d’un court-métrage de 3 minutes en une journée.
« Et si c’était moi… » Voilà le sujet sur lequel ont dû plancher dix élèves de deux lycées de Tahiti ce mercredi. Ils participaient au cinquième marathon d’écriture organisé dans le cadre du FIFO. L’événement est réservé aux lycéens inscrits en filière audiovisuelle et leur permet de s’initier à l’écriture d’un scénario, accompagnés de professionnels. Sydélia Guirao, scénariste depuis 15 ans et productrice depuis 5 ans, et Toarii Pouira, réalisateur, étaient leurs coachs pour la journée. « Nous sommes là pour vous conseiller mais nous ne sommes pas la science infuse. Nous avons chacun notre technique et notre façon de voir les choses. Ce sont donc vos choix », leur explique Sydélia Guirao. « Mon premier atelier d’écriture, c’était ici, avec Sydélia », raconte Toarii Pouira afin de les encourager. « Il n’existe pas de méthode spéciale. Nous allons vous donner des ingrédients et à vous de faire votre création », ajoute-t-il. Ils avaient la journée pour écrire le scénario d’un court-métrage de trois minutes. Quelque chose de réalisable car c’est bien l’objectif : les scénarios seront soumis à un jury et le meilleur aura la possibilité de réaliser son film aidé de professionnels polynésiens avec l’association tahitienne des professionnels de l’audiovisuel et l’association polynésienne de techniciens de l’audiovisuel et du cinéma. Le film de la gagnante de l’année dernière, Itia Prillard, sera projeté samedi soir, en avant-première du film de Paul Manate, L’oiseau de paradis.
Une fois le sujet donné, chaque coach donne ses conseils. « L’image doit raconter autre chose que le dialogue. Il faut réfléchir à vos personnages, déterminer leur caractère, leur particularité, vous devez bâtir toutes les actions entre le départ et l’arrivée… » Certains mettent leurs écouteurs et se plongent sur leur clavier et leur écran. D’autres commencent par écrire sur une feuille de papier, à faire des schémas. « J’ai commencé par faire un squelette et vite trouver une représentation, un chemin et ensuite la manière dont ça pouvait s’arrêter », explique Antonin, lycéen à Gauguin. Quelques heures plus tard, les choses commencent à prendre forme… « Je ne suis pas stressé mais finalement, on voit qu’on est pris par le temps et j’ai eu du mal à concrétiser, à aboutir. Ce sont ces contraintes de temps qui me stressent », avoue-t-il. Son coach, Toarii, lui a permis de mieux cadrer les choses. « Quand on écrit un scénario, on a tendance à laisser aller son imagination. Heureusement, Toarii est réalisateur et il savait tout de suite si c’était faisable ou non. » C’est justement cette rencontre avec les professionnels qui fait la richesse de ce rendez-vous du FIFO. « Je ne suis pas venue dans l’optique de gagner, assure Kohei, lycéenne à Papara. Je voulais juste participer. Je me suis amusée à écrire mon scénario et j’aime bien mon histoire ! Ce marathon, c’est un bon exercice. On est en contact avec des gens du métier et ils sont de bon conseil. » Tous avaient à cœur de bien faire et de tester leur créativité.
Lucie Rabréaud / FIFO 2020