Ce sont des incontournables du FIFO. Les ateliers sont une tradition du festival et ont permis déjà de créer des vocations. Mais le festival n’est pas en reste et continue de renouveler ces ateliers au fil des ans. Zoom sur les petits nouveaux de cette 20e édition.

Cette année encore, le FIFO innove. Bien sûr, on retrouve les incontournables comme l’atelier d’écriture de scénario, de reportage TV ou encore de stop motion. Mais pour cette 20e édition, le festival accueille des petits nouveaux. Parmi eux, la création radiophonique animée par Marie-Emmanuelle Fusade. Animatrice, technicienne et réalisatrice dans le monde de la radio associative et éducative, elle réalise des émissions avec les scolaires. Durant quatre jours, elle met son talent à disposition des fifoteurs. « Aujourd’hui ce que je propose est de raconter une histoire et d’aller la chercher à la bibliothèque de TFTN», lance Marie-Emmanuelle. C’est le conte « La petite vague » qui sera choisi par les participants. Leur travail ensuite : faire un podcast, une production donc audio destinée au web. Un média qui s’est largement démocratisé ces dernières années et qui peut prendre des formes différentes : des émissions, des reportages, des chroniques mais aussi des fictions. Aujourd’hui, les élèves s’attacheront à créer justement une fiction. « L’intérêt des podcast de fiction c’est pas juste quelqu’un qui lit mais nous allons ensemble raconter une histoire avec des bruitages. En gros, c’est comme du cinéma ! ». Pour cet atelier, il y a huit élèves, le récit sera donc partagé. Chacun va lire un personnage du conte et la narration, le tout agrémenté de quelques bruitages. Pour réaliser le podcast, il suffit simplement de se munir de quelques micros, de casques et un enregistreur de qualité. Simple et efficace… Les participants se lancent, s’amusent, échangent. L’expérience plaît. « J’ai toujours été intéressée par l’univers de la radio, le FIFO offre l’occasion de s’y essayer. Ici, j’ai appris que des personnes se dédient au podcast fictionnel. Je travaille dans le milieu du théâtre, je voudrais bien pouvoir l’utiliser dans mon métier », confie Véra, jeune metteur en scène de 31 ans.

Créer des images en direct

Un peu plus loin, dans la salle de projection, c’est un tout autre atelier qui est en cours : le Vjing. Cette association entre le mot latin vidéo et le mot anglais Jockey qui signifie manœuvrer a fait naître un nouvel art : celui de la création d’images en direct grâce la technologie en synchronisation avec de la musique ou du son. Cet art s’est surtout développé dans les années 60 à San Francisco avec le début des spectacles visuels où le Vjing est en arrière-plan. La pratique s’étend au rave party pour accompagner les DJ et au début des années 80, elle devient un métier. Aujourd’hui, elle est utilisée lors de festivals, de performances artistiques et même dans l’architecture. « Ce que je vous propose pour cet atelier c’est de monter et jouer des séquences d’images très courtes. En fait, nous allons jouer ensemble », lance Virginie Raba. Cette passionnée de l’image a réalisé des fictions, des reportages, des docu-fictions. Artiste éclectique, elle s’intéresse en parallèle à la dramaturgie des lumières et s’oriente vers le spectacle où elle développe des compétences dans le Vjing. Face à elle en ce jour d’atelier, elle a un public novice mais curieux. Après une brève présentation, Virginie et ses jeunes élèves s’attèlent à la tâche. La matériel nécessaire est assez basique : un ordinateur, un logiciel Vjing et un contrôle midi. « Avec ce logiciel, nous avons des pistes vidéo , la composition où on peut faire du cut ou un assemblage d’images, on peut aussi modifier les couleurs etc. On peut donc faire beaucoup de choses ! ». Les élèves sont attentifs, ils s’essayent, posent des questions. « J’aime faire la transformation de l’image et l’idée de pouvoir l’adapter au son, que l’image suive le rythme du son. C’est vraiment bien ces ateliers car ils font émerger des idées et peuvent créer des passions ou permettre de développer des activités», confie l’une participante. Agent communal, elle compte bien se servir dans son travail de cette nouvelle expérience. C’est ça aussi l’intérêt des ateliers du FIFO.

Suliane Favennec – FIFO