Le FIFO s’est toujours tenu à consacrer une journée aux scolaires. Cette année pour ses 20 ans, il va plus loin. Non seulement les jeunes ont accès toute la semaine à des rencontres et des ateliers, mais tous les publics sont concernés. Du plus grand au plus petit. Reportage.

« Oh nooo, le poisson ! »… Entre rires et peine, les réactions ne manquent pas dans la salle de projection de la Maison de la Culture. Le très jeune public est captivé par Captain Fish. Ce film d’animation raconte l’histoire d’une petite fille qui refuse de manger du poisson car elle les chérit. « Vous avez aimé ? », lance celui qui se prénomme tonton Rauhiti, un membre de l’association CEMEA de Polynésie. « Ouiii », répondent en cœur les enfants. Ces enfants sont des élèves de l’école maternelle de Papeete. C’est la première fois qu’ils assistent à une projection dans le cadre du FIFO. Cette année, le festival s’est allié au CEMEA de Polynésie. Cette association, qui célèbre ses 56 ans au fenua, est une association de jeunesse et d’éducation populaire. Elle prend ses origines en Métropole et s’étend aux Outre-mer. « On est un mouvement d’éducation active. On s’inscrit dans et autour de l’école. On propose tout au long de l’année de nombreuses activités comme l’accompagnement, la pause méridienne, on s’occupe aussi des internes dans les îles », explique Marie-Hélène Tirao, présidente du CEMEA Polynésie, ravie de participer à cette 20e édition. Elle n’est pas la seule… Marama est professeur des écoles dans l’établissement de Raitama à Papeetē. Elle vient tous les mercredis à la bibliothèque de la Maison de la Culture avec les jeunes écoliers. Ce mercredi, elle a été surprise d’être invitée à la projection du CEMEA. « On ne savait pas qu’il y avait ça ! Ça fait du bien de venir au FIFO et de voir qu’il n’y a pas que des films pour les adultes ou jeunes adultes. Ce sont des films, en plus, avec des messages, ça permet de sensibiliser nos enfants, il faut commencer tôt ».
Faire découvrir et donner envie
Ces films sont ceux du festival Les Échos du FIFE, un festival de films d’éducation qui a vu le jour en Métropole il y a 18 ans et qui est présent sur le territoire depuis 6 ans. Courts, longs, ou d’animation, tous les films ont un message qu’il soit sur l’environnement, la solidarité ou encore le partage. « Ils concernent tous les publics mais on est venu pour apporter notre pierre surtout sur les publics très jeunes car le FIFO n’est pas pour ces enfants. On se sent utile, c’était notre objectif. », confie la présidente du CEMEA Polynésie. L’association ne se contente pas de proposer des films mais aussi des ateliers sous le chapiteau. Toutes ont attrait au métier du cinéma et elles ne sont pas destinées qu’aux petits. Car le FIFO fait aussi la part belle aux collégiens et lycéens. Depuis lundi, on les voit déambuler dans les couloirs de la Maison de la Culture. Ils alternent entre projections et ateliers. Joris, 18 ans, est élève au lycée agricole de Opunohu. C’est sa première au FIFO. « On a vu J’ai signé. C’est intéressant de voir ces films et d’y avoir accès facilement. Car je n’ai pas forcément envie dans le quotidien de regarder des documentaires». Orio, elle, étudie le cinéma au lycée de Papara. La jeune femme est ravie de pouvoir avoir accès aux films. « Ca permet de voir comment c’est tourné et on voit aussi le réalisateur alors on peut poser des questions ! Ca donne envie de faire ce métier ». C’est aussi le but de ces journées. Le FIFO a toujours ouvert ses portes aux plus jeunes. Mais en s’alliant avec le CEMEA pour cette 20e édition, le festival va plus loin et agrandi la famille aux plus petits.

Crédits : Suliane Favennec